LES RéFLEXES ARCHAïQUES
Il y a une dizaine d’années, les neurosciences ont permis de comprendre comment le système nerveux et le développement psychomoteur se mettaient en place dès la conception pour être en partie fonctionnels à la naissance : la nature nous a doté d’un programme inné de développement : les réflexes primitifs encore appelé réflexes archaïques.
Ces réflexes permettent initialement la survie pendant la vie fœtale (milieu aquatique et a-‐gravitaire) puis l’adaptation à un milieu différent (aérien et soumis à la gravité) à la naissance. Ils conditionnent aussi la mise en fonction des yeux et de la langue qui sont pour le nourrisson les deux sources principales du développement psychomoteur : les yeux pour la découverte de l’environnement, la langue pour ses fonctions d’alimentation et de communication. C’est aussi à partir de ces réflexes archaïques que vont se développer nos capacités émotionnelles, motrices et cognitives, en attendant la maturité du cerveau.
Le cerveau prendra alors les commandes : les mouvements réflexes, involontaires, stéréotypés seront remplacés par des mouvements volontaires, orientés vers un but. Les réflexes archaïques ayant assuré leurs fonctions se mettent en sommeil. Ils sont donc notre équipement neurologique de base.
Si pour une raison quelconque, ces réflexes n’apparaissent pas ou sont perturbés dans leurs fonctions ou encore ne disparaissent pas une fois leur rôle accompli, ils peuvent être à l’origine de perturbations touchant l’un ou plusieurs de nos trois pôles : émotionnel, moteur ou cognitif avec pour conséquences l’apparition de troubles de l’apprentissage, dyslexie, hyperactivité, dysperception, fatigue, difficultés scolaires, dyslexie, dyspraxie, troubles attentionnels, difficultés de mémorisation de concentration, agitations, peurs, angoisses, phobies, cauchemars, troubles de la posture, maladresse, manque d’aptitude aux activités sportives, infections à répétitions (problèmes ORL chroniques : sinusite, rhinopharyngite, otite)…
Près de 70 réflexes primitifs ont été mis en évidence. Ils apparaissent pour la plupart pendant la vie fœtale et selon une chronologie précise. Nous connaissons désormais le rôle de chacun mais surtout, nous pouvons en faire le diagnostic et le traitement.
Dès notre conception, nous sommes dotés d’un programme de développement neuro‐sensori‐moteur appelé Réflexe Archaïque, pour nous adapter à l’environnement en développant nos capacités motrices, sensorielles, cognitives et émotionnelles.
Un réflexe est une réaction motrice stéréotypée, rapide, et involontaire, en réponse à une stimulation déterminée. Lorsque l’enfant vient au monde, il ne dispose pour vivre que d’un répertoire limité de mouvements instinctifs, nommés réflexes archaïques ou primitifs.
Chaque réflexe développe :
Une aptitude motrice et musculaire précise
Les connexions neuronales nécessaires à l’exécution d’un mouvement
La coordination sensori-motrice permettant l’intégration d’un mouvement acquis à l’ensemble du corps (schème de base)
Le rôle de nos réflexes :
Nous protéger : réflexe de paralysie par la peur ou réflexe de retrait, réflexe de parachute…
Nous nourrir : réflexe de succion, de fouissement, de déglutition…
Nous mouvoir : réflexe de Babinski, de reptation…
Nous coordonner : réflexe tonique asymétrique du cou, d’agrippement…
Qu’elles vont être les conditions d’une bonne ou moins bonne intégration de ces RA ?
En cas de problème dans notre développement, ces réflexes primitifs peuvent se mettre à dysfonctionner de différentes manières : Ils peuvent devenir hyper‐actifs / hypo‐actifs / a‐réflexifs (en cas de lésion cérébrale). Le RA va être persistant au lieu de s’inhiber et empêcher la bonne mise en place de compétences au niveau corporel, émotionnel, relationnel ou encore cognitif.
Les périodes clés
1. La vie fœtale : développement de fonctions motrices, sensorielles, kinésthésiques (proprioceptive et vestibulaire) / mouvements coordonnés (suce pouce, se retourne, joue avec son cordon) / réflexe de peur
En conséquence, plus une grossesse va bien être vécue et harmonieuse, plus l’enfant aura de chances que ses RA soient bien et plus rapidement intégrés. La future maman est à l’aise dans son corps, elle peut bien respirer, elle peut bien bouger, de ce fait l’enfant aura plus de place dans le ventre de sa mère et sera déjà dans du mouvement. (L’intérêt d’être suivie et accompagnée en ostéopathie et en haptonomie). A contrario si la future maman doit rester aliter pour des raisons médicales, l’enfant va alors manquer de stimulations. Il faut cependant garder à l’esprit qu’il vaut mieux un enfant né à terme avec un retard de maturation et d’intégration des RA, qu’un risque de fausse couche, ou qu’un accouchement prématuré.
Du coté de l’émotionnel de la maman si elle est en état de stress chronique/répété, elle va générer la production de cortisol et d’adrénaline, ce qui aura pour répercution un mauvais développement du système nerveux du fœtus et des conséquences sur l’intégration des RA. (Grossesse non désirée, abandon du papa, amniocentèse, décès d’un parent proche, perte d’un jumeau…)
2. L’accouchement et l’heure qui suit accouchement : position tête en bas, descente, progression dans le canal utérin, expulsion, 1ère respiration, reptation vers le sein, fouissement et succion, rencontre avec la gravité
Lors de l’accouchement, il faut avoir bien à l’esprit que son bébé est actif. Plus un accouchement sera naturel, c’est à dire moins interventionniste, plus l’enfant va pouvoir intégrer ses RA (RTL, Galant, Perez, RTAC, Moro). Toutefois il vaut mieux un enfant vivant et en bonne santé avec quelques RA non intégrés s’il y a besoin de soins médicaux spécifiques, qu’un quelconque risque pour le bébé ou la mère. Mais si la future maman a le choix il faut qu’elle puisse bouger, danser, sauter, se positionner comme elle le souhaite pour favoriser la descente du fœtus, pour des raisons de mécaniques obstétricales optimales mais aussi pour une intégration des RA, car l’enfant va lui aussi devoir bouger et s’adapter. Les césariennes dites de conforts sont donc à éviter, pour la mère mais aussi pour l’enfant, car elles ne permettent pas la stimulation des RA. La souffrance fœtale, un accouchement par le siège, un accouchement déclenché par l’injection d’ocytocine, la péridurale, l’utilisation de forceps, ventouse, spatules, tous ceci va perturber/annuler l’intégration de certains RA.
Une fois la naissance opérée, les RA dits « post nataux » vont se mettre en place dans l’heure qui suit : Galant, Perez, RTL, grasping palmaire et plantaire, babkin, fouissement, succion. De plus le nouveau née va sentir/toucher pour 1ere fois, ouvrir ses yeux, entendre, ramper, l’hormone ocytocine va être sécrétée (c’est l’hormone de l’attachement). Il est donc primordial de privilégier ce moment là car il a été établit des conséquences sur la vie à l’adolescence et à l’âge adulte. Sauf si des raisons médicales sont évidemment nécessaires, sinon il faut respecter ce temps d’accueil et de découverte
3. La première année de vie : adaptation à la force de gravité, installations des schèmes de base, intégration des RA = passage de mouvements réflexes innés aux mouvements acquis, orientés vers un but.
Les RA vont aider le bébé à s’adapter à son nouvel environnement, lui permettre de se nourrir, de s’adapter et réagir à la gravité (d’avoir le contrôle du maintien de sa tête, se tenir assis, ramper, effectuer le 4 pattes, et la marche).
La plupart des RA nous aide à faire face à la gravité.
En résumé il existe donc deux groupes de RA :
Ceux liés à la survie
Ceux liés à l’alimentation
Toutes les stimulations pendant la 1ère année vont aider à leur maturation, d’où la nécessité de les laisser bouger pour découvrir le monde. Les professionnels de la petite enfance parlent de motricité libre. Et pour permettre cette dernière il faut :
-‐ Une sécurité physique, sécurité de son environnement
-‐ Une sécurité dans son environnement émotionnel
-‐ Une sécurité cognitive, c’est à dire qu’il faut lui laisser un espace d’exploration (toucher, bouger)
Le bébé, l’enfant, va chercher à explorer le monde, et c’est à travers le mouvement que l’enfant apprend. Cette notion fondamentale du mouvement est valable toute notre vie. En effet, chez les personnes âgées, qui ont tendance à moins utiliser/solliciter leur cerveau et leur corps, les RA se désintègrent petit à petit par dégénérescence neuronale également. Le corps et l’esprit ne sont pas séparés. D’ou l’importance pour elles de continuer à être actives intellectuellement et physiquement.
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