La rééducation du périnée

Après la grossesse et l'accouchement, il est essentiel de remuscler son périnée. Il existe plusieurs méthodes. On fait le point.

Le périnée qu'est ce que c'est?

Il s'agit d'un groupe de muscles, de ligaments et de membranes qui forment un petit hamac qui s'attache devant, sur le pubis, derrière: à la base de la colonne vertébrale(sacrum et coccyx) et sur les coté des os iliaques. Il forme le plancher du bassin et soutient tous les organes à ce niveau.

Pourquoi le rééduquer?

Le premier temps consistera en un examen clinique, afin de constater l’état général du périnée. Après un accouchement, on constate souvent une distension du muscle, plus faible et relâché... il faut y remédier au plus vite pour éviter de pires complications comme la descente d'organe, les fuites urinaires ou encore incontinences anales (selles et gaz) pour les cas les plus graves... En fonction du premier toucher, le professionnel proposera une méthode adaptée.

Quand commencer?

Les techniques incluant sonde et toucher vaginal, commencent 6 à 8 semaines après l’accouchement. Ce laps de temps permet au muscle de recupérer et de cicatriser. C'est aussi le temps que l'imprégnation hormonale diminue, rendant les exercices plus efficaces.

Il existe cependant des exercices qui peuvent être pratiqués dès l'accouchement: lorsque l'inconfort est trop présent, les sensations de pesanteur ou les incontinences très marquées. Parlez en à votre sage femme sans tarder.

- La méthode par sonde

La technique de la stimulation consiste en l’introduction d'une sonde par voie vaginale qui impulsera un courant à une fréquence particulière selon que l'on souhaite faire : renforcement musculaire, soulagement des douleurs... La stimulation est orientée en fonction des résultats à atteindre pour la patiente. Il faut noter que les courants basses fréquence ont un effet anti-douleur.

Les sondes sont généralement dotées d’électrodes. Elles peuvent être utilisées de deux manières. Par voie vaginale, la sonde diffuse le courant à une certaine fréquence afin de renforcer les muscles plus ou moins profonds ou encore les fibres toniques (donnent de la résistance au périnée) et les phasiques (permettent des contractions rapides) au niveau du muscle. Ces électrodes peuvent aussi être utilisées par voie anale, afin de prévenir ou traiter les incontinences diverses (gaz ou selles).

S’il existe de multiples modèles de sondes, le spécialiste choisira celle adaptée à l’anatomie et aux symptômes de la patiente. Le spécialiste (sage-femme ou kinésithérapeute) prescrit donc une ordonnance, avec le modèle précis de la sonde (remboursable). La sonde devient un accessoire personnel, puisque celle-ci rentrera en contact direct avec les muqueuses de la patiente.

Le biofeedback demande une participation active de la patiente puisqu’elle doit contracter et relâcher le périnée en fonction d’une courbe qu’elle suit sur un écran. Le but étant de rester sur cette courbe en procédant à des contractions plus ou moins lentes.

- Les méthodes manuelles

La méthode manuelle de rééducation du périnée consiste à examiner la patiente manuellement en procédant à un toucher vaginal classique. En posant ses doigts sur les différents faisceaux musculaires à travailler de la patiente, le spécialiste l’invite à contracter de façon rapide et soutenue (avec un temps de repos déterminé) son périnée en fonction de ses besoins. La femme travaillera tous les faisceaux musculaires de son périnée grâce à des "images mentales".

Que ce soit par la méthode CMP (contrôle et maitrise du périnée) ou par d'autres images de visualisation, le but et d'avoir des exercices reproductibles n'importe ou afin de comprendre et de maitriser au mieux son périnée.

Les exercices sont généralement associés à une gym hypopressive afin de retonifier l'ensemble de la sangle abdominale.

Au final...

Après 10 à 25 séances, en fonction du tonus initial et de l'implication de la femme, le périnée doit devenir une zone bien connu et maitrisé. La posture doit être corrigée grâce à la respiration et aux conseils donnés.

Si des difficultés persistent ou se présentent pendant la rééducation il peut être bénéfique de vérifier l'état du bassin.